Assurance et absurdité

Assurance auto : ou comment un coup de volant se transforme en rendez-vous avec l’absurde

La symphonie du volant perdu

Une année magnifique pour le secteur des litiges d’assurance, un vrai festival. Selon la Médiation de l’Assurance – ce comité des sages dont le but semble être de vous expliquer poliment que non, votre vie ne va pas s’arranger – les recours ont explosé de 42 %. Oui, vous avez bien lu. 42 %. À croire que l’assuré français a enfin découvert qu’il se faisait balader depuis des décennies. 30 620 saisines, rien que ça. À ce rythme-là, on devrait bientôt pouvoir ouvrir une loterie des réclamations : "Saisine n°21587, tu as perdu ! Mais tu repars avec un formulaire C124-B, à remplir en trois exemplaires !".

Et c’est bien l’assurance auto qui décroche la palme. 31 % des litiges. Rien d’étonnant, me direz-vous, quand vous voyez ce que valent vos bagnoles une fois volées. Vous pensiez qu’un véhicule qui vous a coûté deux reins et une promesse de don d’organes à la revente valait encore quelque chose ? Grossière erreur. L’assureur, lui, a une tout autre idée de la valeur de votre voiture. En général, il semble penser que vous rouliez dans une Twingo des années 90 avec 400 000 km au compteur. Vous, vous êtes là avec votre SUV de 2021, mais lui, il préfère l’option nostalgie.

Une réforme pour simplifier… ou complexifier, au choix

Là où ça devient savoureux, c’est quand on apprend que tout ce bazar est, en partie, dû à une réforme. Oui, parce que visiblement, simplifier les choses, c’est très 20e siècle. En 2022, une loi est passée pour réduire à deux mois le délai de traitement des réclamations. Deux mois, c’est déjà une petite éternité quand vous avez une voiture volée, mais passons. L’idée, c’était de vous éviter de mourir d’ennui en attendant une réponse. Sauf que, bien évidemment, toutes les compagnies d’assurance ne se sont pas mises au diapason. Certaines ont dû se dire que répondre dans les temps, c’était une fantaisie qu’elles ne pouvaient pas se permettre. Résultat ? Encore plus de saisines, encore plus de mécontents. Et la Médiation de l’Assurance, dans tout ça, enfile son plus beau sourire pour calmer les foules avec ses petites solutions amiables. Spoiler : ça marche une fois sur deux. Pas mal, vous me direz. C’est même un taux de satisfaction supérieur à celui des restaurants d’autoroute, c’est dire.

Changez d’assurance, on vous le dit !

Mais rassurez-vous, chers automobilistes dépités. Si vraiment tout ça vous épuise, vous pouvez toujours changer d’assurance. C’est un peu comme quitter un mauvais mariage. Hier, ça demandait du courage, de l’énergie, et au final, vous vous retrouviez souvent avec quelqu’un de tout aussi pénible, mais qui au moins, vous promettait de vous écouter... au début. En tout cas, vous pouvez le faire sans frais après un an. Ah, cette douce liberté. On se dit qu’à force de changer d’assureur, on finira bien par tomber sur quelqu’un qui a lu le contrat qu’il nous fait signer. Maintenant, grâce à pluto, changer d'assurance sans effort et en clic chaque année, c'est possible et grâce à cela, peut être que votre assureur vous traitera autrement